La Régie des Voies Aérienne a lancé, ce lundi 10 juin à l’aéroport international de Kinshasa, la deuxième phase de son Projet prioritaire de sécurité aérienne – PPSA en sigle – qui vise à renforcer le développement des infrastructures aéroportuaires aux fins du désenclavement intérieur et extérieur de la République démocratique du Congo. Il s’agit concrètement de renforcer la sûreté et la sécurité de l’espace aérien congolais avec, notamment, la poursuite de la couverture de cet espace avec des instruments d’aide à la navigation conformes aux normes internationales requises, ainsi que la construction des infrastructures de base au sol.
Coût global du projet : 120,56 millions de dollars américains financé à hauteur de 112 millions de dollars par la Banque africaine de développement à raison de 105 millions sur les ressources du fonds d’aide au développement et 7 millions sur celles du fonds d’assistance à la transition, soit 93,2 % de l’enveloppe total. Le gouvernement congolais, à travers la RVA, apporte une contrepartie du solde, soit 8,56 millions, soit 6,3% du total du projet. 20 % de ce montant du gouvernement sont déjà disponibles conformément aux exigences de la BAD.
Le projet va s’atteler au renforcement, à la réhabilitation et au prolongement des pistes, à l’extension des tarmacs, au balisage lumineux et éclairage au sol ; à la construction et l’équipement de tours de contrôle ; à la construction des centrales électriques ainsi que des casernes anti incendie et leurs annexes ; à la fourniture et l’installation d’équipements d’aide à l’atterrissage. Il sera aussi question de fournir des chaînes de radio VHF et des stations DVOR/DME (dispositif de mesure de distance).
Un autre volet prévoit le renforcement des capacités du personnel technique de la RVA et de l’Autorité de l’aviation civile.
Ces travaux ainsi que les équipements sont destinés à plusieurs aéroports du pays à Kinshasa, Mbuji-Mayi, Kisangani, Kindu, Muanda, Mbandaka, Goma Isiro, Gemena et Gbadolite. Cependant, trois de ces aéroports sont spécialement ciblés, à savoir ceux de Kisangani, Kindu et Mbuji-Mayi.
Le Directeur général de la RDC, Abdalah Bilenge justifie ce ciblage par le fait que ces trois aéroports sont des carrefours de la navigation aérienne internationale. Ils sont survolés régulièrement par des avions étrangers, ce qui nécessite de sécuriser ces espaces. C’est ce qui a justifié le financement en provenance de la communauté internationale, précisément la BAD. Le Gouvernement central est intervenu dans ce projet grâce aux fonds citoyens générés par le go pass.
Dans son intervention face à la presse, N’guessan Joseph Kouassi, chef de division énergie, infrastructure et secteur financier du bureau régional Afrique central du groupe de la BAD a justifié le financement de cette seconde phase du projet de fiabilisation de la navigation aérienne en RDC par le fait que les besoins en infrastructures aéronautiques sont énormes pour ce pays-continent. Le transport aérien en RDC est fondamental pour relier les peuples entre eux et permettre un développement socioéconomique inclusif.
Pour cela, a-t-il encore indiqué, un seul bailleur de fonds ne suffit pas. C’est pourquoi il a lancé un appel à la solidarité d’autres intervenants pour les prochaines phases. Tout dépendra, pour cela, des résultats qui auront été engrangés à cette seconde phase du projet. C’est pourquoi il a encouragé les différents exécutants à tout faire pour produire d’aussi bons résultats qu’à la première phase.
Le Vice-Premier ministre intérimaire en charge des transports et voies aériennes, Azarias Ruberwa, a, pour sa part, rappelé la préoccupation du Gouvernement qui est de développer un système de navigation aérienne sûr, sécuritaire et efficace. « La situation du transport aérien en RDC appelle le Gouvernement à s’engager à y remédier par une stratégie idoine », a indiqué Ruberwa. Il a également fait savoir que « la mission du Gouvernement est de promouvoir un système de transport aérien efficace pour contribuer au développement économique et social du pays tant sur le transport domestique que régional et international. Il s’agit de mettre en œuvre des actions qui puissent, à terme, permettre le relèvement du système de sécurité aérienne et la levée des différentes mesures de bannissement qui frappent la RDC à cause de la non-conformité du système de supervision de la sûreté et la sécurité aériennes aux normes et pratiques internationales ».
Et de poursuivre : « ces actions visent également à fournir des infrastructures techniques de base prioritaires pour permettre le décollage du transport aérien en améliorant l’accessibilité des régions éloignées ».
Jonas Eugène Kota